Les 12 et 13 octobre 2024

Chemin des artistes

Bonamant Jérémie

Photo / logo de la commune

Descriptif de l'artiste

Pour Jérémie, réaliser des carnets de voyage est un rêve de gosse. Il abandonne ses études pour sculpter et peindre des miniatures, puis décide d’enfourcher son vélo pour un voyage de deux ans sur le continent africain. Il emporte avec lui une tente, un duvet, un accordéon et une sacoche pleine de matériel à dessin. Une aventure humaine et artistique de 22.000 km à travers plus de 20 pays. Il rentre transformé et décide alors de prolonger les bienfaits du voyage dans sa vie personnelle, professionnelle et artistique. Il remonte en selle pendant 6 mois, direction l’Inde bouillonnante. Suivent d’autres voyages à pied ou à vélo auprès des nomades mauritaniens, des habitants du Delta du Mékong au Vietnam, des bergers de l'Atlas au Maroc ou, plus près de chez lui, dans les méandres du Vercors. Des instantanés de vie qu'il immortalise dans ses carnets de voyage. Mon travail artistique ne se fait pas en atelier, mais au contact du monde. J'aime arpenter sa surface, me frotter à ses aspérités, les carnets de croquis en bandoulière. Durant mes différents voyages, je me suis glissé le temps d'un regard ou d'une nuit dans l'intimité d'un peuple, d'une culture, d'une famille. Des rencontres qui m'ont fait réaliser qu’il reste sur terre des refuges où les humains tentent de vivre loin de l'agitation du monde, dans un silence si profond que l'on peut entendre le sang couler dans leurs veines. Mon travail de carnettiste est un témoignage. Qu’adviendrait-il de l’humanité si les différences qui font sa richesse venaient à s’effacer ? J'ai ressenti le besoin de vivre ces expériences par le dessin et la peinture. Mieux l'observer, mieux la comprendre, mais surtout la partager une fois de retour chez moi. En voyage, je peins ce qui m'émeut et me révolte, ce qui m'émerveille et me questionne. Exprimer mon ressenti m'a amené naturellement à évoluer dans mes techniques, car il fallait mieux saisir et plus rapidement l'instant. J'ai ainsi commencé à mélanger des photos à mes créations, pour replacer le travail graphique dans une expérience réellement vécue. Je suis passé à plus de matières, de pigments, de collages... pour me permettre d'exprimer plus de profondeur, de réaliser des œuvres "charnelles". J’ai envie que mes carnets du Maroc sentent les épices du souk et des vielles ruelles, que les gens aient envie de toucher, de sentir mes carnets comme s’ils se trouvaient sur le lieu de la scène. Lors des expositions, j’ai fait le choix de présenter sur une table mes carnets sortis de mon sac à dos plutôt que des toiles. A la fois pour être en lien avec la philosophie du carnet sur le vif et de l'expérience vécue, car ils la racontent de façon chronologique, mais aussi pour ouvrir l’art à l’appréciation du public, loin des dictâtes des institutions et des différentes écoles. J’aime désacraliser l’objet créé dont on apprécie les marques du voyage et les traces des intempéries, qu’on l’imagine ayant circulé de mains en mains dans la famille de la personne croquée. Je ne peux partager autrement mes voyages qu’en dessinant. Ne dit-on pas que "la couleur est plus forte que le langage"?”

Type de discipline :

Lieu d'exposition :

Aperçu des oeuvres